Une nouvelle formule pour la revue d’histoire du protestantisme

Depuis 1852 paraissait le Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français. La SHPF a cependant décidé une modernisation dans la continuité; depuis le début de l'année 2106, le vénérable Bulletin a ainsi laissé la place à la nouvelle Revue d'histoire du protestantisme. Outre les articles, chaque numéro contient aussi des comptes rendus de livres et d'autres informations. Si l'accent est mis sur la France et sur l'histoire, du XVIe siècle à la période contemporaine, conformément à la vocation originelle de la revue, cette nouvelle formule est cependant marquée aussi par la volonté d'élargir l'approche à d'autres sciences humaines et sociales, plutôt que de s'en tenir à une acception restrictive du terme ‘histoire’. C'est ainsi que le premier numéro s'ouvre par un intéressant article du sociologue bien connu Jean-Paul Willaime, qui aborde sous différents angles la question: «De quoi le protestantisme est-il le nom?» Le protestantisme apparaît comme «le nom générique d'une diversité culturelle»: «Si le protestantisme attire par l'orthodoxie et le zèle de sa composante évangélique, il attire aussi certains par son libéralisme et sa liberté d'esprit.» Mais Willaime le voit surtout comme «un incubateur permanent de réforme, une réforme continue et continuée qui a toujours du mal à se satisfaire des expressions et institutionnalisations présentes du christianisme». Et de rappeler le tournant radical introduit par le protestantisme en matière d'autorité religieuse, en soumettant l'institution ecclésiastique à l'autorité souveraine des Écritures: «le lieu de la vérité n'était plus dans l'institution, mais dans le message transmis.»

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